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Evaluation des ressources côtières à Wallis

​​​​​​​Depuis 2019, le service de la pêche de la Direction des services de l’agriculture de la forêt et de la pêche de Wallis et Futuna (DSA), mène avec ses partenaires des actions pour une gestion durable des ressources côtières.

Dans le cadre du projet PROTEGE, la DSA a lancé une collecte de données au débarquement des pêcheurs dans le but d’évaluer l’état des ressources exploitées. La méthodologie du potentiel de reproduction basé sur la longueur (LBSPR) a été appliquée pour l’analyse du potentiel de reproduction (SPR) des populations exploitées à Wallis. Les résultats suggèrent que l’assemblage d’espèces est moins sujet à la surpêche, comparé à d’autres îles du Pacifique. Pour autant la composition spécifique des captures met en évidence un phénomène de pêche vers les bas niveaux trophiques.

Méthodes d'évaluation des ressources côtières

Depuis janvier 2020 à Wallis, 21 519 poissons ont été mesurés, 382 enquêtes réalisées et 32 pêcheurs ont participé.

L'équipe a utilisé la méthode du potentiel de reproduction basé sur la longueur (LBSPR). Cette méthode combine l'analyse des tailles des poissons capturés et l'estimation de la taille à laquelle ils deviennent matures, afin de déterminer le potentiel de reproduction (SPR) d'une population de poissons. Le potentiel de reproduction d'un groupe de poissons est comparé à son potentiel maximal de reproduction. Cet indicateur nous informe sur l'état d'une population de poissons, et permet de savoir si elle diminue, reste stable ou augmente. En d'autres termes, un groupe de poissons non pêché ou peu pêché vit pleinement son cycle de vie et atteint 100% de son potentiel de reproduction naturel. En revanche, la pêche réduit la durée de vie moyenne des poissons, diminuant ainsi leur potentiel de reproduction à un niveau inférieur à 100%.

Voici les seuils de SPR à connaitre :

SPR = 1 ➡️ Potentiel de reproduction naturel à 100% (stock non pêché)

SPR > 0,5 ➡️ Optimal pour garantir le meilleur taux de capture

SPR entre 0,3 et 0,5 ➡️ Niveau de pêche menant au rendement maximum durable (RMD)

SPR = 0,2 ➡️ Seuil de remplacement (limite internationale pour réduire les risques de déclin à long terme)

État actuel des ressources côtières à Wallis-et-Futuna

Parmi les 45 espèces étudiées, 23 sont pêchées de manière durable (potentiel de reproduction supérieur à 0,3). En revanche, 11 espèces présentent un potentiel de reproduction inférieur à 0,2, ce qui signifie que leur population a du mal à se renouveler. Certaines espèces de poissons perroquets et de poissons chirurgiens, qui sont essentiels au maintien des récifs coralliens, présentent des niveaux de reproduction inférieurs à 0,3.La chasse sous-marine de nuit est l'une des techniques de pêche les plus néfastes à Wallis et Futuna. Bien qu'interdite, cette pratique est encore courante et maintient une pression de pêche sélective sur certaines espèces, empêchant leur rétablissement. La loche crasseuse Epinephelus polyphekadion, dont le stock est considéré comme effondré, présente le potentiel de reproduction le plus bas 0,07. Cette espèce est soumise à une forte pression de pêche et peut être capturée en chasse sous-marine, au filet ou à la palangrotte.

Perspectives pour les ressources côtières de Wallis

Avant la création de l'Observatoire des pêches à Wallis et Futuna, la gestion des ressources n'était pas considérée comme une priorité. Aujourd'hui, les actions pour une gestion durable des ressources côtières rassemblent différents acteurs (pêcheurs, coutumiers, gestionnaires) autour d'un intérêt commun.
La présentation des résultats préliminaires a soulevé des questions sur la mise en place d'actions de gestion pour la restauration des ressources et offre un nouvel espoir pour la gestion des ressources récifo-lagonaires.
Des mesures telles que l'interdiction de la chasse sous-marine nocturne, la fermeture temporaire de la pêche sur les zones de frai et la mise en place de tailles minimales de capture permettraient d'améliorer la résilience des stocks face aux changements globaux.

La méthode LBSPR, malgré ses limites, s'est avérée être la meilleure option pour évaluer la pêche artisanale à Wallis. La collecte d'échantillons plus importants permettra une estimation plus précise des tailles à maturité et des potentiels de reproduction des espèces. La collecte de données a également été lancée à Futuna, apportant les informations nécessaires pour gérer les ressources récifo-lagonaires des deux îles. Les actions de sensibilisation et de communication doivent se poursuivre pour aboutir à l'application de mesures de gestion.

Collecte de données à Wallis et Futuna - PROTEGE
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