RESOLAG : un réseau d’observation des lagons pour une gestion durable de la perliculture en Polynésie Française
La création d’un réseau d'observation des lagons perlicoles en Polynésie française, visant à suivre l'évolution de ces milieux, doit permettre une gestion durable des écosystèmes lagonaires, essentielle pour la perliculture qui représente la deuxième ressource propre du territoire après le tourisme.
La Polynésie française possède 15 047 km2 de surface lagonaire dont l’environnement est propice au développement de l’aquaculture, et notamment la perliculture qui représente le deuxième secteur économique du Pays. En 2023, la filière comptabilisait environ 500 producteurs (Sources: ISPF). Or les lagons perlicoles sont des milieux complexes et fragiles dont l’équilibre peut être perturbé par ces activités. La gestion durable du milieu, et par conséquent la pérennisation de la filière, nécessite de renforcer le suivi pour prévenir toutes perturbations liées aux activités d’élevage en mer et, plus globalement, disposer d’un état des milieux récifo-lagonaires.
La création et la mise en œuvre du réseau d’observation des lagons (RESOLAG) a été initié en 2017 puis accéléré grâce au soutien du projet PROTEGE.
Début 2024, le RESOLAG dénombre 9 sites de suivis répartis sur 7 îles et 3 archipels dont Mangareva (Est/Ouest), Ahe (Est/Ouest), Tahaa, Tahiti (Vairao), Takapoto, Takaroa, et Arutua. L’expérience de ces 6 années a permis de mettre à l’épreuve la stratégie de déploiement dans un territoire aussi vaste que l’Europe, et d’optimiser le curseur entre la pertinence des indicateurs, la qualité des données enregistrées et le coût de fonctionnement. Malgré la plus-value des sondes multiparamètres pour le suivi de l’état de santé des lagons (5 paramètres relevés dont la température, l’oxygène, la turbidité, la salinité, la chlorophylle a), il apparait qu’elles ne sont pas adaptées à des suivis long terme et sur des sites nombreux et éloignés. Peu robustes pour des déploiements de plus de 6 mois, elles présentent des coûts d’investissement et d’entretien très importants. En revanche, un projet de capteurs “low-cost” et open source est en cours et présage une bonne adéquation avec les contraintes de terrain.
100 Go de données sont désormais stockées, bancarisées et accessibles sur 3 plateformes internationales (GALATEA, ReefTemp, SEANOE). Par ailleurs, la mise en perspective du suivi de la température des différents sites par rapport aux résultats du succès de collectage sur certaines îles a mis en lumière une corrélation entre la baisse progressive de la température au cours des trois dernières années, associée à l'événement La Niña, et la diminution du succès du collectage.
Le projet RESOLAG s’inscrit dans le cadre du projet PROTEGE, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Communauté du Pacifique, en collaboration avec la Direction des Ressources marines de la Polynésie française.